Le glyphosate, un herbicide à large spectre, est employé par des agriculteurs, des gestionnaires de terres, et des jardiniers mondialement depuis plus de quatre décennies. Son mécanisme d’action consiste à inhiber une enzyme nécessaire à la croissance des plantes, en particulier des mauvaises herbes, sans que cette enzyme soit présente chez les êtres humains ou les animaux. Ainsi, lorsqu’il est appliqué de manière adéquate, le glyphosate ne présente aucun danger pour la santé humaine ni animale.
Outre son utilisation agricole, le glyphosate trouve d’autres applications. Les municipalités l’utilisent dans les espaces verts urbains pour protéger le public et la faune contre les mauvaises herbes toxiques. Il est également employé le long des voies ferrées pour maintenir la visibilité des conducteurs de trains et prévenir les incendies.
Récemment, l’attention s’est accrue sur le glyphosate et son utilisation. Bien qu’il soit légitime de s’interroger sur les substances présentes dans notre alimentation, il est pertinent de noter que plus de 160 organismes de régulation gouvernementaux du monde entier, y compris Santé Canada, ont conclu que le glyphosate est sans danger pour la santé humaine lorsqu’il est utilisé conformément aux directives appropriées.
Les avantages du glyphosate dans l’agriculture
L’utilisation du glyphosate en agriculture présente des avantages tant pour les agriculteurs que pour les consommateurs et l’environnement. Cette pratique est cruciale pour lutter efficacement contre les mauvaises herbes, garantir l’approvisionnement alimentaire et promouvoir la durabilité environnementale. Examinons de près ces bénéfices.
Au niveau mondial, les agriculteurs subissent des pertes de 30 à 40 % de leurs cultures en raison des mauvaises herbes, des organismes nuisibles et des maladies. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, ces pertes pourraient doubler sans l’adoption de pratiques de protection des cultures. Cette situation constitue une perte significative, notamment pour les agriculteurs, qui dépendent de leurs récoltes pour leur subsistance.
Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les agriculteurs aient adopté des outils fiables au fil des ans. L’application de glyphosate dans les champs, en particulier sur les cultures tolérantes au glyphosate, s’est avérée être une méthode éprouvée pour prévenir l’étouffement des cultures par des mauvaises herbes destructrices. Actuellement, aucune autre méthode de lutte contre les mauvaises herbes ne propose le même niveau d’efficacité, tant du point de vue pratique qu’économique.
Le combat pour l’espace, l’eau, les nutriments et la lumière est constant pour les cultures d’un agriculteur, qui doivent faire face à de nombreuses espèces de mauvaises herbes, parfois jusqu’à 30 000. Grâce au glyphosate, les cultures ont de meilleures chances de prospérer.
Glyphosate et sécurité alimentaire
La croissance démographique actuelle met la moitié des terres cultivables en danger de devenir inutilisables dans les 40 prochaines années en raison de la désertification et de la dégradation des sols. Cette menace croissante nous expose à un risque accru d’insécurité alimentaire. Sans les avancées modernes en agriculture, notamment l’utilisation du glyphosate, les Canadiens pourraient voir le coût de leurs denrées alimentaires augmenter de 55 %.
Au-delà des implications financières, l’approvisionnement en aliments deviendrait également plus complexe. Cependant, grâce à des pratiques agricoles innovantes, telles que l’utilisation du glyphosate, les agriculteurs seront en mesure de produire en quantités accrues nos denrées alimentaires de base préférées pour les années à venir.
Le rôle du glyphosate ne se limite pas à la lutte contre les mauvaises herbes et au maintien de prix abordables pour les fruits et légumes en épicerie. Il contribue également à la préservation de ce que Cherilyn Jolly-Nagle, une agricultrice de Mossbank, en Saskatchewan, qualifie de “son bien le plus précieux”, à savoir sa terre. Lorsque des outils de protection des cultures, notamment le glyphosate, sont employés pour préserver les cultures contre les organismes nuisibles et les maladies, les agriculteurs peuvent augmenter leur production de manière significative : de 42 % pour les céréales comme le blé et le maïs, de 72 % pour les fruits, et de 83 % pour les légumes et les pommes de terre.
Le glyphosate est il cancérigène ?
L’utilisation du glyphosate par les agriculteurs s’inscrit dans le cadre de pratiques agricoles durables, notamment la lutte intégrée contre les organismes nuisibles et les mauvaises herbes. Cette approche va au-delà de l’utilisation exclusive d’herbicides tels que le glyphosate. L’adoption de cette substance permet aux agriculteurs de mettre en œuvre des pratiques de conservation des sols et de culture sans labour, offrant ainsi des avantages à long terme pour le sol, l’air et l’environnement global. Ces avantages comprennent :
- Réduction ou élimination du labour et du travail du sol, contribuant ainsi à la préservation de la structure du sol et à la réduction de la perturbation des couches arables.
- Réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2), car l’utilisation du glyphosate permet une gestion plus efficace des mauvaises herbes sans nécessiter des méthodes de labour intensives qui libèrent du carbone dans l’atmosphère.
- Capture du carbone dans le sol, favorisant ainsi le stockage de carbone dans le sol plutôt que dans l’atmosphère, ce qui contribue à atténuer le changement climatique.
- Amélioration de la santé des sols en réduisant la perturbation physique, favorisant une meilleure structure du sol, une meilleure rétention d’eau et une augmentation de la biodiversité microbienne.
- Réduction de l’écoulement de l’eau et limitation de l’érosion, car la couverture végétale maintenue par le glyphosate contribue à prévenir l’érosion du sol et à réguler le flux d’eau, ce qui est bénéfique pour la santé des écosystèmes aquatiques.
“Aucun organisme de réglementation des pesticides dans le monde ne considère actuellement que le glyphosate présente un risque de cancer pour les humains, compte tenu des concentrations auxquelles ces derniers sont exposés.” – Santé Canada (11 janvier 2019) Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture , Comment nourrir le monde en 2050
Les agriculteurs demeureront engagés à garantir la sécurité et l’abondance de nos approvisionnements alimentaires en suivant les bonnes pratiques agricoles en matière de salubrité des aliments et de lutte contre les organismes nuisibles. Le glyphosate ne représente qu’une facette parmi de nombreux outils à leur disposition, contribuant ainsi à assurer à la population mondiale un accès à des aliments nutritifs et abordables, aussi bien aujourd’hui que pour les générations futures.